Après 15 années de découvertes culturelles chaque fois renouvelées au Festival des traditions du monde de Sherbrooke, il était impossible de ne pas accorder la place qui lui revenait au continent asiatique, qui a été jusqu’à maintenant sous-représenté au festival. Pour l’occasion, c’est un véritable univers en provenance de l’Asie qui est reconstitué à Sherbrooke, ce qui permettra aux visiteurs de s’imprégner de l’esthétique asiatique qui leur en mettra plein les yeux – et plein les oreilles! D’ici le lancement du festival, les Portes de l’Asie dévoileront peu à peu leurs mystères. Pour l’heure, on sait qu’un salon de thé sera présent sous le chapiteau et qu’un jardin zen sera aménagé à l’extérieur. Mais ne vous laissez pas dérouter par ces apparences méditatives : la programmation s’annonce spectaculaire!
Il est toujours renversant de constater que la Chine et l’Inde comprennent aujourd’hui chacune un cinquième de la population mondiale et que le continent asiatique abrite à lui seul près du deux tiers de l’humanité. Cette disproportion est d’autant plus grande que nous ne connaissons que bien peu de choses de la monarchie bhoutanaise, de la culture du riz en terrasses ou des 50 000 caractères chinois (hanzi) qui ont servi depuis des millénaires de système d’écriture à de nombreuses langues au Japon, en Chine, en Corée et au Vietnam. Peu de gens savent que la première ville au monde à compter plus d’un million d’habitants ne fut ni Rome, ni Paris, mais bien Angkor, dans l’actuel Cambodge, au 12e siècle de notre ère. De la même manière, on oublie souvent que la Chine a produit un nombre incalculable d’innovations que l’Europe ne s’est appropriées que tardivement, pensons aux nouilles, la poudre à canon et les feux d’artifice, le papier et l’imprimerie, la boussole, la brosse à dents, le papier de toilette et même la crème glacée.
Encore aujourd’hui, l’Asie étonne et fascine le voyageur. Plusieurs pays asiatiques restent difficiles d’accès : la maîtrise des langues locales demande des années d’étude et bien peu de gens sur place ne savent parler un mot d’anglais ou de français hors de quelques grands centres. Quant à l’hégémonie culturelle américaine présente sur toute la surface du globe, elle se fait bien discrète alors que les stars de la chanson proviennent de Corée ou de Singapour et que les films sont produits à Hong Kong ou en Inde.
Dans ce contexte, les Portes de l’Asie permettront à quiconque le souhaite de s’imprégner gratuitement d’un peu de ces atmosphères si particulières qu’on ne retrouve qu’à des dizaines de milliers de kilomètres d’ici. Que ce soit en dégustant un thé sous le chapiteau, en déambulant à travers le jardin zen ou en profitant de la programmation qui sera bientôt dévoilée, les festivaliers pourront à coup sûr vivre quelque chose d’exceptionnel et de profondément différent.